Les fantômes du Louvre

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Après Marc-Antoine Mathieu, Nicolas de Crécy, Yslaire, Eric Liberge, Durieux, David Prudhomme et Hirohiko Araki, c’est à BILAL que l’on doit la nouvelle bande dessinée inspirée par le Louvre, ses salles et les oeuvres qu’elles recèlent.

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« J’ai dû faire près de quatre cents photos, dans des périodes de musée désert, rare moment de privilège. Quatre cents photos, c’est peu. Il y avait donc du tri, déjà, inconscient, peut-être influencé par « eux ». De grandes oeuvres emblématiques sont passées à la trappe. Peut-être leurs fantômes étaient-ils médiocres ? » raconte Enki BILAL dans la préface du livre.

« Eux« , ce sont vingt-deux personnages, des femmes, des hommes, parfois des enfants, morts depuis fort longtemps, de mort violente, et dont le fantôme hante les salles du Louvre. Au début, on se prend à croire à leur réalité, même si – ou  justement parce que – Bilal nous avait prévenus :

« Les photos choisies, légèrement désaturées, ont été tirées sur toile. Les fantômes ont été révélés à l’acrylique et rehaussés au pastel. Leurs biographies, dramatiques comme il se doit, croisent la vérité historique, mais peuvent parfois s’en éloigner, l’état de fantôme étant par essence apocryphe. »

En section-jeunesse, on fréquente souvent ces livres, mi-livres d’art mi-livres de fiction,  qui permettent aux publics éloignés des oeuvres de se familiariser avec elles.

Ici, on croise également « la Joconde » et « la Victoire de Samothrace », mais aussi « le Portrait présumé de Gabrielle d’Estrées et sa soeur la duchesse de Villars » ou un « Boeuf écorché » et le « Voltaire nu », un casque corinthien et un Christ mort…

On retrouve les couleurs froides, infinie variété de bleus et de verts,  auxquelles BILAL nous a habitués dans ses bandes dessinées, et qui donnent ce côté un peu effrayant, fantomatique justement, aux personnages. Le résultat plastique m’a intéressée, les textes accolés m’ont moins convaincue, procédé trop répétitif peut-être ?

Je vous conseille de profiter des vacances de février pour voir les oeuvres de Bilal en situation, elles sont exposées salle des sept-Cheminées, au Musée du Louvre à Paris, jusqu’au 18 mars 2013. D’abord, en flânant dans le musée, vous avez toutes les chances de croiser la sculpture ou la peinture qui l’a inspiré. Et puis je les trouve plus convaincantes sur place que dans le livre (édité par Futuropolis et les éditions du Louvre en novembre 2012). Allez, c’est dit : le livre m’a un peu déçue… mais pas l’exposition !

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