Cette lecture a été un coup de poing dans le ventre.
La famille de Milly est arrivée dans le fin fond des Etats-Unis pour fuir la guerre en Bosnie-Herzégovine. Milly a perdu son père dans le conflit; maintenant il reste Petra la maman, Deda le grand-père, Almaz son frère. Tous subissent le racisme et la haine qu’on jette aux gens « pas comme nous ».
« Aux yeux des habitants de Birdtown, la vérité a aussi peu d’intérêt qu’un paquet de cigarettes vides. Être la fille d’une immigrée bosniaque, et la sœur d’un musulman, suffit à représenter un danger pour la communauté; de la graine de terroriste ».
On lit dans ce texte la rébellion de Milly, qui du haut de ses 12 ans n’a pas peur de renvoyer balader les Cooper, propriétaires d’une grosse partie de la ville. Elle n’accepte pas de baisser la tête devant Swan réputé pour cogner avant de penser.
Mais la tragédie est là qui attend devant la bibliothèque de Birdtown où meurt son frère lmaz, assassiné.
L’esprit de Milly va se dissocier. Elle survit en essayant de comprendre pourquoi son frère s’est fait tué et en même temps elle le cherche dans un univers fantasmagorique où les Mange-coeurs sont au service de Popeline.
Le destin est-il inéluctable? certains sont-ils condamnés à subir la vie?
La poésie de l’écriture nous fait digérer l’injustice de certaines scènes et la cruauté des hommes, quant à la fin: elle nous cloue le bec!
L’illustration de couverture créée par Jeanne Macaigne symbolise très bien toutes les émotions par lesquelles on passe en lisant ce très grand roman (conseillé à partir de 15 ans)
Prix Sorcières 2019 !!