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« Age tendre »… et tête de bois

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En commençant ce nouveau roman de Clémentine BEAUVAIS, « Age tendre » (paru aux Editions Sarbacane en 2020), je me suis dit que j’avais dû rater quelque chose ces derniers temps avec la circulaire sur le « Service Civique Obligatoire » de dix mois entre l’année de troisième et l’année de seconde !

D’habitude c’est plutôt une petite semaine de stage de découverte du milieu professionnel où après avoir vainement cherché là l’endroit qui nous plairait vraiment, on se retrouve là où l’on veut bien de nous et ce n’est pas toujours très « fun ».

Donc je plonge dans le rapport de stage. Non ! de Service Civique Obligatoire de Valentin Lemonnier qui nous annonce d’emblée que les trente pages à ne pas dépasser ont été multipliées par dix.

Jusque là, je ne vois toujours pas le rapport avec la couverture du livre :

Mais petit à petit, on comprend que Valentin – grand timide hypersensible et fragilisé par la séparation de ses parents – qui habite dans le Tarn, se retrouve pour dix mois à près de mille kilomètres d’Albi, à Boulogne-sur-mer dans le Pas-de-Calais. Qui plus est dans un centre pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, alors qu’il avait inscrit « culture » en premier voeu pour son « serci ».

Que la personne qui préside aux destinées de la France est une femme et qu’il s’agit de son deuxième mandat.

Et que les « personnes en fin de vie atteintes de démence » ne sont pas reléguées dans de sinistres mouroirs, mais dans des « unités mnémosynes », établissements publics de pointe spécialisés dans la fin de vie des personnes atteintes de démence, qui reconstituent de manière minutieuse les environnements de jeunesse des patients...

Et Valentin d’intégrer la section B spécialisée dans les années 1960-70, auxquelles il ne connait rien.

« La section B, comme chacune des sections, est construite comme un morceau de ville avec des maisons accolées les unes aux autres, une rue (rue Georges Perec), un parc (parc Georges Brassens) et un café (Le Georges Pompidou). Tous ces Georges sont des Georges célèbres.

Sur le plan on voit que les espaces extérieurs se trouvent dans un extérieur qui est en fait un intérieur. Exemple : Parc. Le Parc est fait pour ressembler à un parc. Ciel : le plafond est fait pour ressembler au ciel. Pareil pour Rue : la rue est faite pour ressembler à une rue. De même, les Magasins sont faits pour ressembler à des magasins.

Sur le plan on voit qu’il y a un arrêt de bus mais il n’y a pas de bus (j’expliquerai plus tard)« 

Sa première mission va consister à écrire une lettre à l’une des résidentes qui a participé au concours du magazine « Salut les Copains » dans l’espoir que Françoise Hardy vienne chanter pour elle…

Et voici Valentin, ses quinze ans et son petit côté « tête de bois », emportés par la vague yéyé jusqu’au bout de ce roman totalement addictif, hilarant mais également tendre et émouvant. Un régal !

Le roman de Clémentine Beauvais n’est pas totalement une utopie. Car si vous vous demandiez pourquoi les « unités mnemosynes » n’existent pas encore, regardez ce reportage qui montre une expérience toute nouvelle (2020) : un village entièrement dédié à ces malades : le premier village Alzheimer en France (à Dax, dans les Landes) et troisième au monde après Rome et Amsterdam.

Peut-être prennent-ils des jeunes en « service civique » ?

 

 

Les guerriers de l’enfer

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« Harlem Hellfighters » : ces guerriers de l’enfer venus de Harlem.

Peut-être aviez-vous lu cette BD dont nous avions parlé il y a deux ans : « Gold star mothers » ?

Eh bien les voici, ceux sur les tombes desquels mères, épouses ou soeurs, avaient pu venir se recueillir en France ; enfin, quelques-uns :

J. Patrick LEWIS (pour le texte) et Gary KELLEY (pour les illustrations) honorent dans cet album réalisé en 2019 par les Editions des Eléphants, l’une des unités noires américaines : le 15e régiment de la Garde nationale de New-York.

Cette unité « sera rebaptisée 369e régiment d’infanterie américaine. Ses soldats deviendront les « Harlem Hellfighters », les guerriers de l’enfer venus de Harlem, appelés ainsi par les Allemands pour leur ténacité. Les Harlem Hellfighters, qui se surnommaient aussi les « Men of Bronze » ou les « Black Rattles », les serpents à sonnettes noirs, resteront dans l’Histoire non seulement pour leur bravoure sur le champ de bataille, mais aussi pour avoir inventé une musique entièrement nouvelle, mélange de jazz primitif, de blues et de ragtime enlevé, jamais entendu jusqu’alors.

Porté par James « Big Jim » Reese Europe, le leader charismatique de ce jazz-band de « frères de couleur », le son des Hellfighters naquit d’une fierté de race « venue de notre âme ». Les arrangements instrumentaux entraînants de Big Jim mirent du baume au coeur des Hellfighters en difficulté au cours de leur traversée de la France et leur firent supporter cent quatre-vingt-onze jours de siège allemand, plus que tout autre régiment américain. » (cf. introduction)

Les illustrations de Gary Kelley, parfois inspirées d’oeuvres d’art françaises ou américaines, contribuent à ce bel album à retrouver à la BFM.

Et si vous voulez entendre quelques airs de « Big Jim », c’est ici quand, il y a deux ans, Nantes a commémoré « le centenaire du premier concert de jazz sur le sol européen, donné chez elle le 12 février 1918 par l’orchestre du 369e régiment d’infanterie américain, les Harlem Hellfighters, et son chef, le lieutenant James Reese Europe » : cérémonie d’hommage et dévoilement d’une plaque commémorative, suivis d’un « concert du siècle », 100 ans jour pour jour après celui donné au théâtre Graslin de Nantes !

« Liz et l’oiseau bleu »

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Il y a quelques mois, Moustik nous avait parlé de « Silent voice« .

Naoko YAMADA a, depuis, réalisé un autre anime : « Liz et l’oiseau bleu » (Kyoto animation, 2018 au Japon, 2019 pour la sortie française).

« Une émouvante et délicate histoire d’amitié entre deux lycéennes, Nozomi et Mizore, toutes deux musiciennes, aussi proches que différentes… Nozomi est une jeune femme extravertie et très populaire auprès de ses camarades de classe, doublée d’une talentueuse flutiste. Mizore, plus discrète et timide, joue du hautbois. Mizore se sent très proche et dépendante de Nozomi, qu’elle affectionne et admire. Elle craint que la fin de leur dernière année de lycée soit aussi la fin de leur histoire complexe, entre rivalité musicale et admiration. Les deux amies se préparent à jouer en duo pour la compétition musicale du lycée Kita Uji. Quand leur orchestre commence à travailler sur les musiques de Liz et l’oiseau bleu*, Nozomi et Mizore croient voir dans cette oeuvre bucolique le reflet de leur histoire d’adolescentes. La réalité rejoindra-t-elle le conte ? »

« Liz and the blue bird » a fait partie de la sélection officielle d’Annecy 2018.

(*) Librement inspiré de « L’oiseau bleu » de Maurice Maeterlinck

Heart Breakers

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Heart Breakers

de Ali Novak chez Bayard

« Mon cerveau est entré en surchauffe. J’avais flirté avec un des membres du boys band préféré de ma sœur ! Avec un mec célèbre !

Je ne veux pas qu’il se souvienne de moi, ai-je soudain réalisé. Je lui avais dit que j’étais venue à Chicago pour voir une galerie de photo, pas pour rencontrer les Heartbreakers ! En me voyant plantée devant lui pour lui réclamer un autographe, il allait me prendre pour une de ses fans débiles... »

Stella et son frère Drew ont décidé d’offrir à leur sœur gravement malade un autographe de son groupe préféré : les Heartbreakers.

Pour cela ils doivent assister à un concert de ce groupe, honni par ces deux fans de musique underground, mais adoré par des milliers d’adolescentes prépubères qui expérimentent leurs premiers fantasmes en se trémoussant sous le regard complaisant du quartet sautillant, miam miam !

Mais joie, bonheur, exultation, Stella reconnaît dans le groupe le bel inconnu, rencontré dans un café, qui lui avait provoqué une montée de température intense (le garçon, pas le café !)

Et donc Oliver, puisqu’il s’appelle Oliver, est le bad boy du boys band et Stella en tombe raide amoureuse : mais cette folle passion a-t-elle un sens, un avenir, une existence, alors que des milliers de groupies n’attendent qu’une occasion pour sauter sur le bel Apollon ??????

Bon comme dirait Didier Deschamps : « Là, j’ai fait simple« , le meilleur arrivant ensuite.

Car Stella lutte très très très fort pour ne pas céder au bad boy et c’est troooop difficile, parce que…

-son « contact la laisse pantelante »

-et qu’elle a l’impression « qu’on lui injecte du béton dans les veines »

-et que quand elle le voit elle sent que « ses oreilles la brûlent comme si elle avait pris un coup de soleil »

-et que « quelque chose s’allume en elle » …

Un doliprane, vite, pour moi pas pour elle.

Mais je n’ai pas regretté la lecture de ces 408 pages d’inepties hautement prévisibles lorsque j’ai lu le texte de la chanson qu’Oliver dédie à sa dulcinée.

« Tu t’es installée dans mes poumons

Et tu t’es blottie dans mon cœur.

Tu es dans tous les mots que je chante

Tu es mon étoile dans la nuit. »

?????!!!!

La, on est sûr qu’il n’a pas fait médecine…

 

Contes de fées

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Ce n’est pas la première fois que je vous suggère de faire le déplacement jusqu’à Moulins, dans l’Allier où plusieurs sites proposent des expositions intéressantes.
Cette fois encore, et jusqu’au 16 septembre 2018, le Centre National du Costume de Scène nous en met plein les yeux avec sa nouvelle exposition sur « les contes de fées » :

Peut-être allez-vous penser que les contes de fées… hum… il y a un moment que vous n’en avez pas lu…

Eh bien, justement ! C’est le moment de voir comment des costumiers et des chorégraphes ont interprété les personnages aussi célèbres que le Petit Prince de Saint-Exupéry ou Peau d’âne de Perrault, le Prince de Motordu de Pef ou l’Enfant et les sortilèges de Colette, etc., à travers 150 costumes, images et vidéos et c’est souvent époustouflant !

« Le Songe d’une nuit d’été » (de Shakespeare) prend des airs elfiques.

Quant à la Belle qui apparaît dans une bulle de plastique transparent bientôt crevée par les soupirants, c’est surprenant mais à bien réfléchir :

« La Belle, c’est l’histoire d’une enfant tellement aimée et protégée par ses parents qu’elle arrive dans le monde et la vie sans rien savoir de sa cruauté. Quand la Belle sort de sa bulle et qu’elle rencontre pour la première fois du monde, à savoir ces princes qui sont là pour la séduire, elle vit ça comme une agression, presque comme un viol. » explique le chorégraphe Jean-Christophe Maillot

La fée Carabosse, rôle traditionnellement tenu indifféremment par un danseur ou une danseuse, est totalement « déjantée » dans la version présentée en 2000 à l’Opéra de Bordeaux.

Et le Prince des noix dans « Casse-Noisette »… « écorché » coiffé d’un bonnet intégral hérissé de piques orangées !

« Lorsque j’ai annoncé que je ne voulais pas faire Noël comme c’est écrit dans le livret, on m’a pris pour un fou. On connaît tellement bien les musiques et les images qui y sont associées que je ne voulais absolument pas aller dans cette direction. J’ai gardé l’esprit de Noël, mais j’ai voulu une ambiance proche de « The nightmare before Christmas » avec Tim Burton, avec un côté festif, surréaliste mais aussi obscur. » (Jeroen Verbruggen)

Sans parler du « Coq d’or », opéra de Rimski-Korsakov d’après un conte de Pouchkine, dont la mise en scène et les costumes qui nous sont montrés ont été réalisés par un grand maître du kabuki : « L’oeuvre deve[nant] ainsi une cérémonie de théâtre japonais » !

Cerise sur le gâteau, de nombreux rendez-vous autour de l’exposition sont proposés pour tous les publics. Le 10 juin, par exemple, c’est stage textile : « Pimp my tote bag » pour les plus de 15 ans. Vous pourrez faire aussi une visite costumée de l’exposition certains mercredis. Le 14 juillet c’est « chasse au trésor dans le musée » et grand défilé costumé. Quatre fois dans l’été, il y aura des « nocturnes enchantées » (récital suivi d’une projection en plein air), etc. Le programme est à retrouver sur http://www.cncs.fr

 

 

 

 

Sonita

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Un film qui ressemble à un conte de fées dans un contexte qui n’a rien du conte de fées…

Je veux parler de « Sonita » par la réalisatrice Rokhsareh GHAEM  MAGHAMI, sorti en octobre 2016 :

Si vous avez lu les deux volumes de la BD « Culottées » de Pénélope BAGIEU, recommandé ici-même il y a quelques mois, vous connaissez déjà Sonita ALIZADEH.

Et vous avez vu que sa vie n’avait rien d’un conte…

« Sonita est une jeune réfugiée afghane, pétillante et pleine de projets, qui a fuit la guerre et s’est reconstruite dans un foyer pour ados en Iran. Ses souffrances et ses espoirs, elle les chante dans un rap au flow bouleversant qui lui permet de se faire remarquer au niveau international. Mais son destin se heurte à une vieille tradition afghane. Sa famille envisage de la vendre 9000 dollars et de la marier de force, afin que son frère puisse acheter et épouser une femme à son tour.

Sonita refuse de se soumettre, mais pour conquérir sa liberté elle va devoir s’opposer aux siens avec comme seules armes, son courage et ses textes. » (cf. présentation DVD)

Son rap milite contre la vente des femmes et les mariages forcés et c’est grâce à l’engagement de la cinéaste Rokhsareh Ghaem Maghami et son équipe, ainsi que la personne qui s’occupe d’elle dans le foyer en Iran, qu’elle va pouvoir réfléchir, imaginer la vie autrement, résister et échapper à sa propre vente.

Même si nous savons très bien que c’est « l’arbre qui cache la forêt » et que des milliers de jeunes filles, voire de petites filles, n’auront pas cette chance inouïe, on tremble pour elle d’un bout à l’autre du film, plein d’empathie pour cette toute jeune fille passionnée et qui ne renonce jamais.

 

Belle and Sebastian

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Un de mes vices secrets, en dehors de la tarte au citron, c’est le groupe Belle and Sebastian. Une baisse de moral ? Belle and Sebastian. Une envie de danser et chanter ? Belle and Sebastian. Partir sur la route l’été, vitres baissées ? Belle and Sebastian.

Rien de très nouveau puisque ce groupe date de 1996 et leur dernier CD Girls in peacetime want to dance est sorti en 2015. Le groupe est fondé à Glasgow par Stuart Murdoch et Stuart David qui quitta le groupe en 2000. Il contient six autres membres actuellement. Assez parlé, je vous laisse écouter / découvrir le groupe à travers ses 9 albums dont une grande partie est disponible à la Bfm.